Puisque mai tout en fleur
Puisque mai tout en fleurs dans les prés nous réclame,
Viens ! ne te
lasse pas de mêler à ton âme
La campagne, les bois, les ombrages
charmants,
Les larges clairs de lune au bord des flots dormants,
Le
sentier qui finit où le chemin commence,
Et l'air et le printemps et
l'horizon immense,
L'horizon que ce monde attache humble et joyeux
Comme
une lèvre au bas de la robe des cieux !
Viens ! et que le regard des
pudiques étoiles
Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles,
Que
l'arbre pénétré de parfums et de chants,
Que le souffle embrasé de
midi dans les champs,
Et l'ombre et le soleil et l'onde et la
verdure,
Et le rayonnement de toute la nature
Fassent épanouir,
comme une double fleur,
La beauté sur ton front et l'amour dans ton cœur !
Victor Hugo
PS : Et le mois de juin, il arrive quand ? (le vrai mois de juin, je veux dire : celui où on se plaint d'avoir trop chaud ; celui où on mange des glaces ; celui qui annonce les grandes vacances...)